Parler de sexualité à un enfant ou un jeune ?

Vous êtes peut-être parent, prof, animateur·rice, éducateur·rice ou un·e professionnel·les en lien avec des jeunes. Voici quelques idées pour pouvoir parler simplement et facilement de sexualité, avec des enfants ou des jeunes.

#1 Utiliser le bon vocabulaire

Il est important d’utiliser les bons mots pour parler de sexualité. Il doit être précis et non vulgaire.
Par exemple, on va utiliser le mot “pénis” plutôt que “bite” ou “zizi” & “vulve” plutôt que “chatte” ou “zezette”.

L’enfant et le·la jeune peut ne pas connaître ces mots. Dans ce cas, il ne faut pas le·la culpabiliser. Il faut juste lui expliquer qu’il existe un mot précis pour en parler. Si on ne peut pas utiliser les bons mots et que l’on considère qu’ils sont tabous, comment faire alors pour exprimer une douleur au niveau de son gland par exemple ? Comment un enfant pourrait-il exprimer la violence qu’on lui ferait subir ?

Attention, ce n’est pas parce qu’on appelle un pénis, un pénis, qu’il faut projeter une sexualité d’adulte sur un enfant. Un enfant a une sexualité par nature, mais il ne faudrait pas projeter sur lui, la même sexualité qu’un adulte avec un niveau de maturité et de connaissances, qui n’a rien à voir.

#2 Co-éduquer

L’éducation sexuelle ne se construit pas seul·e. Elle doit se construire avec l’aide de tous les acteurs·rices de l’éducation, en lien avec des enfants et des jeunes. Le sujet n’est pas simple à amener, mais échangez avec les parents, c’est s’assurer de mettre de la discussion dans le sujet.


C’est pouvoir dire : “Nous allons aborder ce sujet, peut-être que votre enfant voudra vous en reparler après. Voici quelques ressources sur lesquelles vous appuyer”.
Ou alors : “À la maison, notre enfant parle beaucoup ce sujet, mais nous ne savons pas comment l’aborder”.
Ou encore : “Mon enfant m’a dit que ses ami·es lui avaient parlé de ce sujet qui ne me semble pas adapté à leur âge. Serait-il possible de faire un temps collectif avec tous les enfants à ce sujet ?”.

#3 Ne pas raconter sa vie privée

Tout d’abord, parce que c’est votre vie privée et parler d’un sujet, ne vous oblige pas à parler de sa vie personnelle. Mais c’est surtout parce que lors d’un échange avec des jeunes et des enfants, vous serez souvent en situation d’autorité (par votre âge, votre vécu, etc.), donc votre expérience peut être vue comme un référentiel. Par exemple :
– Jeune : “C’est quoi l’âge idéal pour avoir un premier rapport sexuel ?”
– Vous : “Il n’y a pas d’âge idéal, il faut attendre d’être prêt·e”
– Jeune : “Oui, mais vous par exemple, c’était à quel âge ?”
– Vous : “Bah moi, c’était 19 ans, mais l’important, c’est d’être prêt·e”

→Trop tard, l’idée que vous vouliez faire passer est relégué au second plan. L’info retenue : 19 ans à peu près.

Alors c’est sympa de temps en temps de glisser un exemple ou une anecdote un peu courte. Cela permet de donner un peu de concret et de réalité au propos qu’on illustre. Tout est une question de subtilité et de mesure.

#4 Choisir les sujets abordés

On ne parle pas des mêmes sujets avec un enfant de 3 ans, qu’avec un collégien ou une lycéenne. Pour cela, plusieurs organisations (UNESCO, ONUSIDA, UNFPA, UNICEF, ONU Femmes & OMS) ont créé les “Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité“. À partir de la page 34, on y retrouve, pour chaque tranche d’âge, toutes les connaissances, attitudes et compétences à connaître.

Choisissez donc vos sujets, notamment ceux sur lesquels vous êtes à l’aise. Pour les autres, réfléchissez à d’autres personnes autour de vous, qui pourront co-éduquer les jeunes sur ces sujets.

#5 Le rôle de l’humour

L’humour, c’est sympa. Tout le monde est un peu tendu, alors on fait des blagues, on décompresse, c’est normal et sain. Sauf qu’en tant qu’éducateur·rice, c’est à vous de poser la limite pour les enfants ou jeunes en face de vous. Il est important que les personnes qui vous écoutent, comprennent bien ce qui est une information et ce qui est une blague. L’humour est, de ce fait, à utiliser avec parcimonie !

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